Commentaire de Yann Le Houelleur
Yann Le Houelleur, dessinateur de rue et journaliste bénévole élaborant la publication numérique, « Franc-Parler »
Par quel miracle peux-tu apprivoiser si rapidement un paysage, un scénario, une scène de la vie quotidienne et l'interpréter avec un souci du détail aussi minutieux ? Par exemple, tu parviens à rendre lisibles les enseignes des cafés, des bars, des épiceries et autres commerces avec un simple coup de pinceau trempé dans de la gouache blanche sur fond de couleur. Tes aquarelles et gouache se contemplent à deux niveaux : dans leur ensemble, une symphonie de couleurs allègrement brassées, et jusqu'aux plus insignifiants (en apparence) des détails. Le résultat est toujours fantastique et je suis fasciné, de surcroît, par la fécondité de ta production. J'ai l'impression que tu va très vite, emporté par un tourbillon dévorant d'inspiration. La peinture est pour toi comme une fin en soi, une passion qui aurait sa vie propre dans le cadre même de ta propre vie.
Ne le prends pas comme une flatterie : tu mérites de figurer au Panthéon des plus grands peintres parisiens, égalant et dépassant même par ton talent les plus renommés. Il te suffirait de très peu pour devenir une notoriété dans le petit monde de la création picturale. En ce qui me concerne, je me sens bien petit par rapport à un peintre de ta qualité, sans doute aussi parce que je me méfie des passions - et la peinture en est une ! - qui tournent à l'esclavage, autrement dit quand on peint en permanence et que soudain on se sent vidé de toute substance parce qu'on fait une pause, on mesure alors le danger d'une inféodation à son art. Et cet art qui est une raison d'être peut aussi se montrer destructeur quand on s'en éloigne. En définitive, les passions sont toutes vénéneuses même si, dans ton cas, elles s'avèrent être en premier lieu fructueuses.
Bravo, donc, pour la densité et l'originalité de ce site à la fois si bien conçu et nanti d'une réel contenu, les textes, d'autant plus, étant fort bien rédigés. Oui, je suis fasciné par l'excellence de ton travail et l'intensité (tout autant que la densité) de ta production. Je me demande simplement si tu estimes prendre, à peine, du plaisir à créer comme tu le fais où si tu aspire à devenir fameux... Et je le répète : tu es d'une humilité stupéfiante.
Quant à moi, je n'aime plus autant dessiner qu'autrefois. Mais je suis obligé de poursuivre la voie ainsi tracée. L'art, je le répète, est trop envahissant et accaparant.
Avec mes félicitations renouvelées et mes sincères pensées.
Yann
Merci Yann pour ce très sympathique commentaire.
Eric Raimbault